Un drapeau dangereux...

Publié le par Drapeaux de la Paix

ATTENTION : DANGER

DERRIERE les DRAPEAUX de la PAIX SE CACHENT DE DANGEREUX MEMBRES de GROUPUSCULES PACIFISTES 


 Cela a commencé le weekend des 14 et 15 février 2009, lors de la préparation internationale du contre sommet de l’OTAN : les membres du mouvement de la paix allemand avaient apporté un beau drapeau multicolore qui portait l’inscription « Pace, no to nato ». Tellement beau. Tellement pacifique. Des militants ont alors eu très envie d’en afficher partout dans Strasbourg ; un moyen simple pour faire participer les habitants, leur proposer d’orner la ville d’arcs en ciel, et d’afficher  leur rejet d’une organisation porteuse de guerre et de domination. C’était tellement évident : bien sûr, on allait couvrir la ville de drapeaux !

Couvrir… 400 drapeaux pour commencer. Récupérés à Baden Baden quelques jours plus tard, grâce à nos camarades allemands qui en avaient déjà imprimés en grande quantité. Des tracts ont été proposés, signés par 12 organisations (associations locales et nationales et partis politiques), imprimés à 15 000 exemplaires, puis distribués dans les boites aux lettres et sur les marchés.

Durant la distribution des tracts, il n’a pas été rare d’entendre des passants avertir : « Attention, la police n’est pas loin, vous allez avoir des problèmes ». « Je suis d’accord avec vous, mais je ne voudrais pas être embêté ! ». « Est-ce qu’on a le droit d’afficher des drapeaux à sa fenêtre ? J’ai entendu un cas dans lequel cela avait été interdit, avec le drapeau tibétains lors des jeux olympiques de Pékin ». « Est-ce que tu penses que si j’affiche un drapeau à ma fenêtre, mon copain, qui n’est pas français, peut avoir des problèmes ? ». C’est vrai, les militants faisaient leur distribution avec de dangereuses armes sur le dos : des drapeaux de la paix ! Et les habitants auraient eu bien tord de s’associer à cette manifestation terrible d’une opinion politique si forte : nous voulons la paix ! Nous voulons le dire armés de… drapeaux !

Quelques drapeaux ont fleuri dans les rues de Strasbourg… puis, il y a eu le passage des forces de l’ordre dans les appartements de plusieurs personnes. La presse a très bien relayé le cas de Christian Grosse, mais ce qui s’est passé ailleurs est autrement plus significatif et grave: à des étudiants  qui avaient affiché un drapeau, les gendarmes ont demandé « s’ils appartenaient à un groupuscule ». Ils ont relevé leur identité. Ailleurs, dans la ville, un cycliste qui arborait le drapeau multicolore a été interpellé par des policiers. Ce jeudi (26 mars 2009), un paisible habitant de Strasbourg s'est vu intimer l'ordre de retirer son drapeau sous peine de garde à vue.

Mais cela ne s’arrête pas aux visites d’appartements…..

Simon se promenait avec son bébé et sa compagne, et il a eu le malheur d’accrocher à son vélo le drapeau « pace – no to nato ». Suivi par un car de CRS, la petite famille s’est fait finalement contrôler par des policiers en civil. « On a eu l’ordre de contrôler toutes les personnes qui ont ces drapeaux, mais rassurez-vous on n’est pas en train de vous ficher » disaient les policiers à Simon.

Le vendredi 27 mars au soir, place du château juste à coté de la Cathédrale, Vanessa, Maria-Teresa, Diego et Jean-Charles qui sortaient d'une fête entre amis, avaient des drapeaux à leur dos ou dans le panier de leurs vélos. Ils se sont également fait contrôler. Impossible pour les policiers de dire qui leur avait donné l’ordre, mais en tout cas ils ont affirmé ne pas s’arrêter là!! 

Au départ, l’intervention de gendarmes dans les appartements ne semblait pas scandaleux au regard du climat qui règne en ce moment à Strasbourg : ce qui est scandaleux, c’est que chaque citoyen ressente aujourd’hui un sentiment de culpabilité profond, qui l’incite à pratiquer l’autocensure au quotidien. Ce qui est scandaleux, c’est que les autorités cherchent à faire croire aux habitants de Strasbourg que les opposants au sommet de l’OTAN sont tous de dangereux casseurs qui vont semer la terreur dans la ville. Ce qui est scandaleux, c’est que plusieurs millions d’euros seront dépensés pour la sécurité du sommet de l’OTAN, alors que les organisations militantes peinent à regrouper  l’argent nécessaire à faire entendre une autre voix.
 

Alors, aujourd’hui, il est plaisant d’entendre dans les rues de la capitale des Droits de l’Homme, des personnes clamer haut et fort « Je veux un drapeau de la paix ! », « Mais ça n’est pas un crime, tout de même ! ».
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Merci pour votre action.<br /> <br /> TO RESIST IS TO EXIST !
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